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Celui qui connaît ses lumières (4) et garde les ténèbres, est le modèle de l’empire.

S’il est le modèle de l’empire, la vertu constante (5) ne faillira pas (en lui), et il reviendra (6) au comble (de la pureté).

Celui qui connaît sa gloire (7) et garde l’ignominie est aussi la vallée de l’empire (8).

S’il est la vallée de l’empire, sa vertu constante atteindra la perfection (9) et il reviendra à la simplicité (10) parfaite (au Tao).

Quand la simplicité parfaite (le Tao) s’est répandue (11), elle a formé les êtres (12).

Lorsque le saint homme est élevé aux emplois (13), il devient le chef des magistrats. Il gouverne (14) grandement et ne blesse personne.


NOTES.


(1) E : Le mot hiong , « mâle, » désigne la dureté et la force ; le mot thse , « femelle, » la souplesse et la faiblesse ; le mot pe , « blanc, » les lumières ; le mot he , « noir, » les ténèbres et l’obscurité (de l’esprit) ; le mot yong , les honneurs, l’élévation ; le mot jo , « déshonneur, » la bassesse, l’avilissement.

Les mots hi et kou signifient les vallées profondes où vont se déverser toutes les eaux.

Les mots thien-hia 天下, « vulgo univers, » sont employés ici par emphase pour désigner l’empire. Tous les hommes roides (inflexibles) et forts, ceux qui tiennent à leurs vues, ceux qui ont une haute idée d’eux-mêmes, cherchent à vaincre les hommes ; mais les hommes ne font que leur résister de plus en plus.