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(5) B : 其中有靈 « In medio ejus est spiritus. » C : Il est pur, il est un et sans mélange ; il est sans fard et sans ornements. E : Il est parfaitement vrai et exempt de fausseté.


(6) E : Les mots yeou-sin 有信 signifient « avoir, renfermer en soi un témoignage vrai, et ne pas faillir. » 有信驗而不忒 . Aliter Sou-tseu-yeou : (Il est fidèle) et ne nous trompe pas. Liu-kie-fou : Il est fidèle et ne faillit pas ; il est éternel et immuable.


(7) E : Parmi tous les êtres, il n’y en a jamais eu un seul qui n’ait pas passé, c’est-à-dire qui n’ait pas eu une fin. Le Tao est le seul être dont on dise qu’il ne passe pas (littéral. « qu’il ne s’en va pas » ).

B : Dans le passé, il n’a pas eu de commencement ; dans le futur, il n’aura point de fin. De tout temps il a été invariable. Il ne change point et se conserve éternellement ; c’est pourquoi Lao-tseu dit : Son nom n’a point passé.


(8) E : Le mot youe veut dire compter un à un des hommes qui sortent par une porte. Lao-tseu compare le Tao à une porte par laquelle passent tous les êtres pour arriver à la vie. Ce mot indique que tous les êtres sont venus l’un après l’autre par la Voie (par le Tao) ; mais le Tao ne s’en va pas avec eux. C’est pourquoi Lao-tseu dit : Depuis les temps anciens jusqu’à nos jours, son nom n’a pas passé.

Ibid. L’expression tchong-fou 衆甫 désigne le ciel et la terre ainsi que tous les êtres. Li-si-tchaï et quelques autres interprètes ont expliqué youe par « voir, » et le mot fou par « commencement. » — « Voici comment le saint homme peut voir (youe) le « commencement (fou) de tous (tchong) les êtres, et connaître d’où ils viennent… »

Le lecteur remarquera que cette explication de youe l’obligerait de faire rapporter ce verbe au saint homme, et non au Tao comme nous l’avons fait d’après l’exemple de Sie-hoeï (E).