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calme inné). On voit par là que rester en repos c’est revenir à la vie. (On a dit plus haut que le mouvement (vital) naît du repos.)

Toutes les fois qu’on plante un arbre, dit le commentateur Ou-yeou-thsing, au printemps et en été, la vie part de la racine, monte et s’étend aux branches et aux feuilles. Cela s’appelle tong ou leur mouvement. En automne et en hiver, la vie descend d’en haut, s’en retourne et se cache dans la racine. Cela s’appelle thsing ou leur repos.

Je pense, dit le commentateur Sie-hoeï (E), que plusieurs interprètes ont appliqué ceci (ces mots mouvement et repos) aux plantes et aux arbres, parce qu’ils ont vu dans le texte les mots koueï-ken 歸根, littér. « revenir à sa racine. » Mais ces mots correspondent au passage précédent : « les dix mille êtres croissent ensemble. » L’auteur examine en général le principe de tous les êtres, et il n’est certainement pas permis de dire qu’il désigne particulièrement les plantes et les arbres.


(5) E : Dans le monde, il n’y a que les principes de la vie spirituelle qui soient constants. Toutes les autres choses sont sujettes au changement ; elles sont inconstantes. Celui qui possède le Tao conserve son esprit par le repos ; les grandes vicissitudes de la vie et de la mort ne peuvent le changer. Celui qui peut revenir au principe de sa vie s’appelle constant. Mais celui qui ne peut revenir au principe de sa vie se pervertit et roule au hasard, comme s’il était entraîné par les flots. Que peut-il avoir de constant ?


(6) E : On voit par là que ceux qui ne savent pas être constants sont plongés dans l’aveuglement.


(7) E : Comme ceux qui ne savent pas être constants se livrent au désordre et s’attirent des malheurs, on voit que ceux qui savent être constants sont droits et heureux.


(8) E : Celui qui ne sait pas être constant ne peut rendre son