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Laure de Noves

Voici un autre portrait de Laure de Noves, dite la « Belle Laure ». Ses sourcils noirs et ses cheveux de couleur d’or avaient frappé le poète Pétrarque qui la vit pour la première fois quand elle avait dix-neuf ans. À cette époque, il fallait aux poètes comme aux chevaliers une dame en titre pour laquelle ils étaient toujours prêts à rompre une lance ou à faire des vers. Pétrarque fit à la louange de Laure trois cent dix-huit sonnets et quatre-vingt-huit odes ou chansons.

Flattée des sentiments qu’elle inspirait, Laure n’en fut que plus attentive à dissimuler qu’elle les partageait. Son habitude fut de ne sortir que voilée. Cependant Pétrarque se rendait à toutes les fêtes où il espérait la rencontrer et la moindre entrevue était célébrée par un sonnet.

Le riche costume de Laure ne doit pas étonner : il y avait de son temps une Cour à Avignon.