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entre la jeune princesse et sa nouvelle compagne : « Où est ma mère ? — Madame n’a plus de mère. — Et mon frère ? — Plus de frère. — Et ma tante ? — Plus de tante. — Eh quoi ! Élisabeth aussi ? Mais qu’ont-ils pu lui reprocher ? »

Quelques jours après, les dispositions favorables du gouvernement à l’égard de Marie-Thérèse se manifestèrent de nouveau par un arrêté ordonnant qu’il lui soit délivré des vêtements neufs.

Des vêtements noirs sans doute ? Car pour cette « jeune fille sublime », pour cette princesse si pénétrée de respect et de religion à l’égard de tous les devoirs, de toutes les traditions, de toutes les convenances, ce serait comme un sacrilège de ne pas porter le deuil du roi de France qui était son frère[1].

Et certainement le gouvernement de Thermidor, qui, à défaut d’une dame d’honneur qu’il n’ose pas encore lui accorder, vient de lui donner une dame de compagnie, ne lui

  1. Un des griefs qu’elle reproche à Simon est d’avoir empêché le Dauphin de porter le deuil de son père. « Avant son départ, dit-elle (le départ de la Reine), on était venu chercher les habits de mon frère. Elle avait dit qu’elle espérait qu’il ne quitterait pas le deuil, mais la première chose que fit Simon fut de lui ôter son habit noir. » (Relation, p. 227.)