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C’est le 24 prairial (12 juin), d’après la note officielle du Moniteur, que fut porté au cimetière Sainte-Marguerite le corps du défunt désigné sous le nom de Charles-Louis Capet. Le lendemain même (25 prairial), le Comité de sûreté générale, ayant décidé « qu’il serait placé auprès de la fille de Louis Capet une femme pour lui servir de compagnie », se trouvait déjà en mesure de faire son choix entre « trois femmes recommandables par leurs vertus morales et républicaines », et nommait à cet emploi « la citoyenne Madeleine-Élisabeth-Renée Hillaire La Rochette, femme du citoyen Bocquet de Chanterenne, demeurant rue des Rosiers, 24, section des Droits de l’homme[1] ».

Mme de Chanterenne entrait aussitôt en fonctions, et alors — dit un auteur que nous avons déjà cité[2] — s’engagea ce dialogue

  1. Arrêté du Comité de sûreté générale du 2 messidor an III.
    D’après les « renseignements » fournis au Comité, le citoyen Chanterenne était « chargé en chef d’un détail de confiance à la Commission administrative de police ».
    Et d’après une note reproduite dans les journaux de l’époque, Mme de Chanterenne elle-même aurait été autrefois femme de chambre de Marie-Antoinette.
  2. M. Imbert de Saint-Amand, La Jeunesse de la duchesse d’Angoulême.