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Puis encore, à propos d’une visite du Comité :
Mon plus grand malheur était de ne pouvoir obtenir d’eux des nouvelles de ma mère et de ma tante ; je n’osais leur en demander de mes oncles et de mes grand’tantes, mais j’y pensais sans cesse[1].
Jamais un mot pour demander des nouvelles de son frère, pour solliciter la permission de le voir, de lui porter des conseils, des consolations, des soins ! Jamais un mot pour associer son souvenir au souvenir des parents dont elle déplore l’absence et dont, plus tard, elle pleure la perte ! Est-ce que cela n’est pas étrange, monstrueux, profondément troublant ?
Telle est cependant la force des légendes que certains écrivains sérieux, dans l’esprit desquels le nom de Madame Royale est gravé
- ↑ Édition de 1825, Paris, Baudouin frères, pp. 247, 248, 252, 254. — Il est à remarquer que, à l’époque du service de Laurent et des visites du Comité, les parents dont Madame Royale ignorait la mort étaient la Reine et Madame Élisabeth : l’expression qu’elle emploie exclut donc son frère. Au contraire, le vœu d’être réunie à ses parents défunts est évidemment formulé alors qu’elle n’ignore plus aucune de ses pertes : elle exclut donc encore son frère. Ses préoccupations familiales vont jusqu’à ses grand’tantes : elle y pense sans cesse. Il n’y a qu’à son frère qu’elle ne pense pas.