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hommes empressés à lui plaire et à gagner ses bonnes grâces ne se seraient pas refusés à servir quelquefois d’intermédiaires entre elle et son malheureux compagnon de captivité.

Or, on trouve bien dans la Relation quelques mentions relatives à des renseignements qui lui auraient été donnés de temps en temps sur l’état du pauvre enfant prisonnier ; mais ces mentions sont d’une sécheresse d’expression extraordinaire. Et rien n’indique que jamais aucune entrevue ait eu lieu, que jamais aucun message affectueux et consolateur ait été porté d’une cellule à l’autre ; il y a plus : il ne semble pas que Marie-Thérèse ait jamais songé à faire aucune tentative dans ce but. Il est même impossible de lire la Relation sans avoir cette impression que la sœur du Dauphin y a évité autant

    l’attribuer qu’à son zèle. Il y a longtemps que je le connais, cette dernière preuve n’était pas nécessaire pour qu’il eût toute mon estime ; mais il l’a encore davantage depuis ces derniers moments. Je ne peux dire davantage ; mon cœur sent fortement tout ce qu’il doit sentir, mais je n’ai pas de paroles pour l’exprimer. Je finis cependant par le conjurer de ne pas trop s’affliger, d’avoir du courage ; je ne lui demande pas de penser à moi, je suis sûre qu’il le fera et je lui réponds d’en faire autant de mon côté. »