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se dérouler sous ses yeux les sanglantes péripéties du lugubre drame et qui est restée la dernière dans cette triste prison. Ces trois ouvrages ont été réunis en un seul recueil publié en 1817 et présentés au public comme « les seuls qui puissent inspirer une véritable confiance ».

Il semblerait en effet qu’on doive accorder toute créance à de tels témoignages. Mais on a la preuve qu’ils ont été gravement altérés et largement tronqués[1].

Mais enfin, tels quels, ils permettent de reconstituer à peu près complètement ce qui s’est passé dans la tour du Temple depuis le 13 août 1792 jusqu’au 8 juin 1795, du moins en ce qui concerne Louis XVI et les princesses ; car tout ce qui se rapporte au Dauphin est resté enveloppé d’une obscurité profonde, mystérieuse, inexplicable.

À cet égard, la Relation de Madame Royale donne même lieu à une remarque bien étrange. C’est le peu d’intérêt que semble inspirer à la fille de Louis XVI le sort de cet enfant, comme elle orphelin, qui vit et souffre à quelques pas d’elle et qui est son frère et son roi. Elle ne le voit jamais, cela est vrai ;

  1. Voir « Le Cachet de Louis XVI ».