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reçu de celui-ci, à la date du 10 germinal an IV, mais qu’ils ne se retrouvent plus[1]. À cette époque de 1817 précisément, la Restauration faisait procéder, non sans une certaine mise en scène, à une enquête, dont le but déclaré était de rechercher, pour les récompenser, toutes les personnes qui avaient pu, « dans leur captivité, rendre le moindre service aux illustres prisonniers », et qui — chose inouïe — « se dérobaient à la reconnaissance royale ». Il est bien clair que, dans de telles circonstances, le fait de la suppression n’eût pas été simplement signalé dans ces termes discrets par le directeur de la maison du roi, s’il lui eût paru possible d’en faire porter la responsabilité ou le soupçon sur les régimes antérieurs.

À défaut des procès-verbaux officiels, il restait aux historiens la ressource de puiser dans les notes laissées par plusieurs témoins oculaires : le Journal de Cléry, qui est resté au service de Louis XVI jusqu’au jour de sa mort ; les Mémoires de Hue, qui avait pu organiser un service de correspondance entre Marie-Antoinette et ses amis du dehors ; la Relation enfin de Madame Royale, qui a vu

  1. Arch. nat., F 7, 4391.