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de la royauté » — et en se privant elle-même de l’anneau qu’il lui avait renvoyé comme un dernier gage de sa tendresse, Marie-Thérèse n’aurait pu l’ignorer et n’aurait pu non plus feindre de l’ignorer.

Si la Reine avait voulu joindre à cet envoi une lettre de sa main et avait obtenu de Madame Élisabeth et réclamé de ses enfants des billets pour augmenter la valeur de ce témoignage d’amitié et de confiance, Marie-Thérèse n’en aurait pas perdu le souvenir. Et l’on ne trouvera aucune raison pouvant l’empêcher de mentionner ce fait, autrement intéressant que beaucoup de ceux que contient sa narration ; encore moins trouvera-t-on une raison pouvant expliquer des mentions en sens contraire, et l’on n’apercevra aucun moyen d’équivoquer sur ces mots : « J’espère qu’il aura pu les confier à quelqu’un avant de périr », d’où il résulte si clairement que Madame Royale était encore, en 1823, à ignorer ce qu’étaient devenus ces objets.

Il faut donc, de toute nécessité, conclure que l’histoire du dépôt confié par la Reine à M. de Jarjayes pour être remis de sa part au comte de Provence est inventée de toutes pièces.

Il s’ensuit non moins nécessairement que