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autrement si la confidence du fait auquel s’appliquent les lettres lui eût été faite par son ami de son vivant.

Ceci dit, il faut noter que la relation en question n’a paru que comme supplément aux Mémoires de Goguelat ; que ce supplément n’a été publié que trois ans après la mort de Jarjayes ; qu’au moment de cette publication si étrangement tardive, Goguelat, né en 1746, avait soixante-dix-neuf ans, et que, malgré tous les titres qu’il avait à la faveur, il avait été mis à la retraite dès 1819, ce qui permet de croire que ses facultés intellectuelles, assez médiocres naturellement, s’étaient affaiblies à l’extrême ; que Mme de Jarjayes, de qui émanait en réalité la communication, était une ancienne femme de chambre de la cour, d’un âge très avancé à cette époque, et peut, à ce titre, être doublement suspecte d’une complaisance aveugle et inconsciente.

Il faut noter aussi que la « note des nouveaux éditeurs », où il est fait mention de la mission de M. de Jarjayes, n’a été ajoutée que dans les éditions du Journal de Cléry postérieures au décès de M. de Jarjayes.

Le témoignage de Goguelat n’est donc pas de nature à corriger l’impression que donne