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aussi bien que pour la rédaction de l’avis au lecteur. La rancune inassouvie d’un beau-frère haineux et jaloux a pu seule inspirer la perfide opposition des épithètes décernées à Louis XVI et à Marie-Antoinette. Et la liberté, tempérée de paternelle indulgence, avec laquelle sont signalées et excusées les négligences de style, constitue une dérogation si énorme aux habitudes de respect aveugle et d’adulation universellement observées par les écrivains royalistes de l’époque, qu’un oncle seul — un oncle couronné — a pu se permettre ce ton.

Qu’on ne s’étonne point de voir Louis XVIII s’arroger cette autorité de censeur et en exercer lui-même l’office. Ce fut en tout temps pour lui besogne coutumière de reviser de sa main, autant qu’il le put, les écrits relatifs aux événements de la Révolution, et surtout ceux ayant trait spécialement à la captivité de la famille royale. Il trouvait ainsi à satisfaire à la fois ses instincts dominants : son goût pour les moyens de basse police et ses prétentions littéraires et pédantesques.

« Il est positif, dit Quérard, que Louis XVIII a revu, corrigé et complété l’ouvrage de M. Hue intitulé : Dernières années du règne de Louis XVI (1814). »