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avec son audace ordinaire, s’introduisit au lieu où ils étaient renfermés, rompit tranquillement les scellés et remit le tout à la Reine.

Puis, sur l’ordre de celle-ci, il transmit ces objets aux mains de M. de Jarjayes, qui les fit passer à Monsieur, avec des billets signés de tous les prisonniers du Temple.

Telle est la version universellement admise.

La première partie du récit est certainement vraie. Tous les témoignages à cet égard concordent et portent le caractère de la sincérité.

Il n’en est pas de même de la seconde partie. Et la preuve d’un mensonge calculé et concerté ressortira évidente de l’examen des textes qui vont être mis sous les yeux du lecteur.

L’édition du Journal de Cléry publiée dans la Collection des mémoires relatifs à la Révolution française (Paris, Baudouin frères, 1825) contient sur les dernières heures de Louis XVI les détails suivants :


J’habillai le Roi et le coiffai : pendant sa toilette il ôta de sa montre un cachet, le mit dans la poche de sa veste, déposa sa montre sur la cheminée, puis retirant de son doigt un anneau qu’il considéra plusieurs fois, il le mit dans la même poche où était le cachet… (p. 143).