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se trouve dans les papiers de celui-ci en fait foi, — il le date du 2 et dit qu’il lui a été adressé au moment même où il allait partir. M. de Klinckowstrom, qui l’a publié, hésite entre la date de mars ou d’avril, mais il constate que sur la lettre de Jarjayes à Fersen datée du 18 février 1794, Fersen a noté 25 mars 1793, ce qui ne peut s’entendre que de la lettre que lui envoyait Jarjayes par le courrier de M. de Trévor.

Le problème se réduit donc à ceci : Si c’est le 2 mars qu’on a mis le cachet, l’anneau et les cheveux sous scellés, il est impossible qu’avant cette date Toulan ou Fidèle, comme l’appelle la Reine, ait pu s’emparer de ces objets.

Comme on a senti que cette affirmation serait absurde, on a retardé à avril l’arrivée en Piémont de M. de Jarjayes. Les explications que donne à ce sujet M. Maxime de La Rochetterie ont leur mérite. Sans faire attention que Barnave a été arrêté le 19 août 1792 et transféré à Paris seulement en novembre 1793, il prétend que c’est à cause de cette arrestation de Barnave et pour éviter d’être confronté avec lui que M. de Jarjayes a quitté si brusquement Paris. C’est que, comme M. de Klinckowstrom, il a voulu lire