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Louis XVIII à sa tante dans laquelle le Roi affirmait avoir été dépositaire du cachet après la mort de la Reine.

Mais, en ce cas, comment se fait-il que Louis XVIII ait prétendu ensuite avoir reçu ce cachet avant la mort de la Reine, car s’il ne l’a eu qu’après, les mots, d’ailleurs si vagues, « l’autre gage de leur amitié, de leur confiance », de la lettre à M. de Jarjayes datée du 14 mai 1793, ne s’appliqueraient plus au cachet « symbole de la royauté ».

Voici ce que nous révèle naïvement ce bon abbé d’Hesmivy d’Auribeau, l’obligé reconnaissant de Mgr de La Fare, évêque de Nancy, chargé d’affaires de Louis XVIII dans les papiers de qui, dit-on, sa famille possède la preuve que Louis XVII vivait en pleine Restauration. Convaincu, sur les affirmations qui lui étaient données, que Louis XVII était mort au Temple en juin 1795, il a considéré le cachet comme une investiture qui transformait le régent de la veille en roi.

Louis XVIII n’avait sans doute pas encore songé en 1795 à utiliser sa correspondance avec M. de Jarjayes : on n’osa, d’ailleurs, la produire complètement qu’après la mort du général, et il ne mourut qu’en 1822. Malheureusement pour le système de Louis XVIII,