Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du sort de la jeune princesse, qu’il n’appelait que du nom de Madame Royale. S’apercevant que je le fixais d’un regard étonné : « Ce nouveau costume, me dit-il, n’est que mon masque. Je vais même vous révéler une de mes plus secrètes pensées : la France ne recouvrera sa tranquillité que le jour où elle reprendra son antique gouvernement. Ainsi donc, lorsque vous le pourrez sans me compromettre, mettez aux pieds du roi l’offre de mes services ; assurez Sa Majesté de tout mon zèle à soigner les intérêts de sa couronne.


Ces offres de service de Benezech peuvent passer pour un commentaire pratique du mot de Cambacérès. Elles font comprendre pourquoi les gouvernements préféraient à toute autre combinaison matrimoniale celle qui s’accommodait aux plans du comte de Provence.

Un fait assez curieux montre quels soins le gouvernement prenait à cet égard, et laisse en même temps entrevoir l’enchevêtrement d’intrigues auxquelles donnait lieu cette question de mariage. Marie-Thérèse avait répondu à l’invitation de Benezech en désignant pour l’accompagner Mme de Tourzel, Mme de Mackau et Mme de Serent. Mme de Tourzel fut exclue, ainsi que Mme de Serent. Et la raison de cette exclusion fut « que le