Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soulevé les derniers décrets et qui avait fait prendre les armes à toutes les sections de Paris sauf une seule, la Convention n’avait pas hésité à recourir aux moyens grâce auxquels elle avait établi son pouvoir tyrannique. Elle avait armé pour sa défense les hordes qui avaient fait les journées de septembre. Les généraux, les uns après les autres, refusaient de se mettre à la tête de ces bandes[1]. Bonaparte, qui, par l’âpre désir de parvenir, ne reculait ni devant la bassesse d’aucune compromission, ni devant l’odieux d’aucune besogne, s’était chargé de la répression, et, sans scrupules d’aucune sorte, l’avait faite impitoyable et sanglante. La Convention était condamnée à finir dans le sang comme elle avait commencé.

Paris atterré crut voir s’ouvrir une nouvelle Terreur. « La frayeur et la stupeur, dit Mme de Tourzel, prirent alors la place de l’espérance ; les soldats insultaient les passants, et chacun frémissait des suites que pourrait avoir cette cruelle journée. »

Pour la prisonnière du Temple et pour tous ceux qui s’intéressaient sincèrement à son sort, il y eut une période d’inquiétude d’au-

  1. V. Fabre de l’Aude, Michelet, etc.