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passage des Mémoires (inédits) de d’Azara, où il est question de ce projet, et ajoute qu’en ce qui concerne la participation de Joubert, elle en répond « sur sa conscience ».

On voit quelles intrigues s’agitaient pour accaparer cette orpheline, qui — chose bizarre — semblait à tous les partis tenir dans sa main la clé du pouvoir, alors que l’abolition du principe de la légitimité laissait la route libre à toutes les ambitions et que, dans le système d’un retour à la loi d’hérédité, l’ordre de succession appelait apparemment le comte de Provence au trône. Et, ce qui est plus étrange que tout, c’est que chez le comte de Provence lui-même, ce prétendant à la succession salique, on trouve si accusée cette préoccupation de s’assurer on ne sait quel appui de ce côté.

Quand on suit de près tous les faits qui se succèdent, il devient manifeste que Mme  de Tourzel ne venait pas au Temple poussée seulement par le louable désir de porter des consolations à l’orpheline, mais par l’obligation d’y remplir une mission politique : mission connue et favorisée par les membres les plus influents et les plus actifs du gouvernement thermidorien.

Fabre de l’Aude donne sur les délibérations