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Voici ce qu’on lit dans les Mémoires de Hue :


Je n’indiquai pas moins à madame à l’aide d’un signal qu’elle se rappela que j’étais chargé d’une lettre pour elle ; cette lettre était de Sa Majesté Louis XVIII. Je la fis parvenir dans la tour, et Madame m’envoya sa réponse. Quelques jours après, un des agents que le Roi avait à Paris me remit une lettre du chevalier de Charette pour Madame Royale. La personne à qui je me confiais pour la faire parvenir dans la tour craignant, ainsi que moi, de compromettre les jours de Madame, si cette lettre était saisie, je me fais autoriser à faire revivre l’écriture, afin que Madame ne connût que de vive voix le contenu de la lettre, que, pour éviter tout danger, je fus obligé de brûler


Que tout cela est bizarre ! Et quelles étranges pensées surgissent ! Les communications du comte de Provence, le prétendant, Sa Majesté Louis XVIII, parviennent sans peine jusqu’à la fille de Louis XVI, et elle y répond ; mais une lettre de Charette ne peut lui être remise sans compromettre la sûreté de ses jours ; on ne peut que lui en traduire (plus ou moins exactement) le contenu de vive voix ; et pour éviter tout danger, il faut brûler cette lettre. Que pouvait-elle donc