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concerts, lui dit-on. — Citoyens, répondit-il, c’est une actrice qui répète ses rôles. » Cette réponse au Comité, après la dénonciation par lui-même envoyée quelques jours auparavant, prouve que ni le Comité ni lui ne prenaient cette affaire au sérieux. Mais l’éclat imprudemment donné à cette solennité du 15 août avait choqué les susceptibilités de farouches jacobins et donné lieu à des plaintes. Pour les apaiser, le gouvernement avait fait prévenir officieusement Hue qu’un peu plus de discrétion était nécessaire. Mais l’avis certainement n’avait pas été bien sévère, car dans le courant de vendémiaire (fin de septembre), une nouvelle dénonciation était envoyée par un nommé Leblanc, qui formule ainsi les griefs qui l’ont scandalisé :


Il y a environ quatre mois qu’on donne de temps à autre des concerts dans la Rotonde du Temple, en montant par l’escalier n° 4 aux mansardes du quatrième. Le logement était occupé par de braves gens que l’on a très largement payés pour le céder. Depuis deux décades ces concerts prétextés se répètent beaucoup plus souvent dans ce lieu. Ce sont des femmes très élégantes et des hommes à nattes retroussées qui s’y rendent pour contempler à loisir la fille de Capet qui, de son côté, ne manque pas