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s’ingéniaient de mille façons à rendre leurs hommages à la fille de Louis XVI.

Dans l’enceinte même de l’enclos du Temple se trouvait une maison ovale, appelée la Rotonde, d’où la vue plongeait sur la Tour et sur le jardin. Hue, l’ancien valet de chambre du roi, y avait une chambre :


De mes fenêtres, dit-il dans ses Mémoires, je voyais Madame et je pouvais en être aperçu ; elle put même entendre chanter dans cette chambre une romance qui lui annonçait que bientôt les portes de sa prison allaient s’ouvrir :


Calme-toi, jeune infortunée,
Bientôt ces portes vont s’ouvrir ;
Bientôt, de tes fers délivrée,
D’un ciel pur tu pourras jouir.
Mais en quittant ce lieu funeste
Où règne le deuil et l’effroi,
Souviens-toi du moins qu’il y reste
Des cœurs toujours dignes de toi.


L’auteur de cette romance était M. Lepitre, officier municipal. C’est là aussi que j’amenais Mlle  de Brévannes, pour qu’elle essayât, en faisant de la musique, de distraire cet ange de douceur et de vertu. Mlle  de Brévannes a composé à cette occasion