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livré des représentants du peuple et un ministre de la République à une puissance ennemie ; cette même puissance, par la violation du droit des nations, a fait arrêter des citoyens revêtus du titre le plus sacré, celui d’ambassadeur. Dans cet échange, nous nous désistons d’un droit pour faire cesser une injustice. Ce sera au gouvernement de Vienne à bien réfléchir sur ces considérations ; il optera entre son attachement aux liens du sang et le désir de prolonger une vengeance odieuse et inutile. Nous n’avons pas pensé que cet objet dût devenir celui d’une négociation ; il suffira que vous vous expliquiez, et les généraux français seront chargés de transmettre votre déclaration aux généraux des armées autrichiennes.


Les considérations présentées par le gouvernement étaient bien celles qui pouvaient le mieux flatter les passions de l’Assemblée et déterminer son adhésion. Mais au fond elles ne résisteraient pas à un examen sérieux. À les prendre à la lettre, il en faudrait conclure que l’affermissement de la République dépendait de la mort de l’enfant du Temple et que, la veille de cette mort, le gouvernement n’était pas assez fort pour que les mesures de rigueur et la réclusion eussent cessé d’être indispensables.

L’événement qui venait de se produire