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et d’indignation que cause un scandale, à la pensée que dans la prison même où vient de mourir, il y a quelques jours à peine, l’enfant qui pour elle était le roi de France son frère, Madame Royale s’occupe d’assortir des toilettes variées et se montre parée de robes de nankin et de robes de taffetas vert.

On voudrait n’y pas croire. N’est-on point en présence d’inventions dues à la malignité d’ennemis perfides ou à la fantaisie de chroniqueurs plus soucieux du pittoresque que de l’exactitude et de la vraisemblance ? Mais non. Tout doute est impossible. Ces incroyables détails sont fournis par des témoins oculaires et dont les sentiments à l’égard de l’orpheline du Temple vont au delà du respect et de la vénération[1]. Et — ce qui précipite vraiment l’esprit dans un abîme de réflexions — ils les rapportent, ces détails, comme la chose la plus simple du monde.

Est-ce par une influence communicative

  1. On sait à quel point Gomin était dévoué à Madame Royale. Quant à l’auteur de l’Almanach de Bâle, Michaud, plus tard rédacteur de la Quotidienne, son dévouement n’est pas plus douteux ; et, pour ce qui est de la valeur de ses informations, il nous apprend qu’il écrit d’après des renseignements fournis par le mari et la sœur de Mme de Chanterenne.