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le mari et la sœur de Mme  de Chanterenne, ne ressemblent guère aux récits touchants qui représentent Madame abîmée dans une incurable douleur et semblable à Rachel qui ne veut pas être consolée.

Qu’on veuille bien excuser ici une petite digression qui montrera, saisi sur le vif, un exemple assez innocent, mais amusant dans sa simplicité, des procédés par lesquels un peintre habile sait embellir un portrait d’une touche qui, maladroitement posée, en eût détruit l’harmonie. Cet exemple est pris dans une étude sur la duchesse d’Angoulême par un écrivain distingué et certainement consciencieux, auquel on ne saurait vraiment faire un crime de s’éprendre un peu trop facilement de ses modèles.

L’anecdote de la chèvre familière lui a plu. Pour n’en pas priver ses lecteurs, il l’a empruntée à l’Almanach de Bâle, et l’a citée entre guillemets, comme extraite textuellement. — Textuellement, pas tout à fait, mais on aurait sans doute mauvaise grâce à chicaner pour un seul mot changé, — et combien délicatement ! Trouvant apparemment qu’un éclat de gaîté détonnait un peu, dans une enceinte pleine de tant de souvenirs douloureux et si récents, l’écrivain