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introduction

partager l’empire : Bérenger aura l’Italie, et Gui, la France. Mais Gui, mal accueilli en deçà des Alpes, se rabat sur l’Italie, dont il dispute la couronne à Bérenger. Celui-ci, battu deux fois, à Plaisance et à Brescia, demande du secours à l’Allemagne. L’empereur Arnolphe lui envoie des troupes sous la conduite de son fils bâtard Centebald. Pendant vingt et un jours les deux armées ennemies restent en présence, et quotidiennement un Allemand vient provoquer les soldats de Gui. Le défi est enfin relevé par Hubald de Spolète, qui terrasse son adversaire, le tue et jette son cadavre dans la rivière. Les Allemands se retirent, mais ils reviennent bientôt et s’emparent de Rome. Vers la même époque, Gui se noie dans le Taro[1].

Quatre ans plus tard, Louis, fils de Boson, roi de Provence, entre en Italie à la tête d’une armée ; il est accueilli par les ennemis de Bérenger, qui lui décernent la couronne de Lombardie. Il s’avance jusqu’à Rome et le pape lui remet le sceptre impérial (901).

De ces faits, Jonckbloet conclut : « Il est plus que probable que ces deux événements aient été confondus dans notre chanson, mais non sans une grande confusion de dates et de faits, qui ont été intervertis d’une manière surprenante. Le roi Arnolphe avait soutenu Charles-le-Simple, Gui avait prétendu au royaume de celui-ci, il devait être odieux aux Français qui tenaient pour la légitimité. Voilà déjà

  1. La vérité est que Gui est mort d’une hémorrhagie, sur les bords du Taro, en 894.