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l’élément historique

trois ans, puis enfin prend Richard, qui avait voulu l’assassiner dans un guet-apens, et le conduit dans la prison du roi.

À la mort du roi Raoul, Hugues le Grand, duc de France, qui aurait pu facilement s’emparer de la couronne, préféra la donner au fils de Charles le Simple, Louis. Cet enfant, à peine âgé de 16 ans, était alors à la cour d’Angleterre, où sa mère, Ogive, sœur du roi Athelstan, l’avait emmené après la défaite de son époux. C’est là que Hugues le Grand, Guillaume Longue-Épée, duc de Normandie, Herbert, comte de Vermandois, et quelques autres seigneurs moins connus, envoyèrent chercher le jeune prince pour le ramener à Laon et l’y couronner.

À peine Louis IV fut-il sacré qu’il voulut relever le pouvoir royal de son abaissement et secouer le joug de ses protecteurs. Ce n’est pas ce qu’avaient espéré ceux-ci. De là ces luttes continuelles entre les derniers rois carolingiens et les grands vassaux du Nord.

Il semble qu’en cette occasion les seigneurs du Midi prirent parti pour le roi légitime. Sismondi revient plusieurs fois sur cette conjecture : « Les seigneurs de l’Aquitaine, » dit-il, « avaient montré en général de l’attachement à la famille de Charlemagne, moins encore par un sentiment de loyauté que par opposition aux comtes de Paris, et aux rois qu’ils avaient donnés à la France. Il est probable qu’ils fournirent quelques troupes à Louis d’Outre-mer pour ses expéditions ; mais à cet égard nous devons nous borner à des conjectures ; car le petit nombre d’his-