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introduction

Bernard s’excuse en alléguant sa faiblesse et sa crainte des Maïençais, le jeune âge de son propre fils, qui a besoin de lui ; toutefois, il défendra jusqu’à la mort Louis et sa couronne, quand on les attaquera. Charles fait successivement la même demande aux autres fils d’Aimeri, à Beuves, à Hernaut, à Garin d’Anseüne, à Guielin ; tous s’excusent. Après les Narbonnais, Charlemagne s’adresse au roi de Hongrie, puis à beaucoup d’autres seigneurs, mais aucun n’ose accepter. Le lendemain, l’empereur réunit de nouveau ses barons et renouvelle ses prières, mais il éprouve les mêmes refus. Déjà il perd tout espoir, lorsqu’on lui annonce l’arrivée d’une troupe de chevaliers : c’est « Guglielmo Lancionieri » qui revient d’Espagne.

Guillaume entre dans l’église, et, pendant que tous les barons se lèvent pour l’honorer, va saluer l’empereur. Charles lui raconte alors sa vision et lui adresse la même demande qu’il a déjà faite inutilement à tout son entourage ; Guillaume répond : « Votre prière est un ordre ; je reconnais votre fils pour mon seigneur, j’offre d’être son champion toute ma vie, de lui défendre sa couronne pendant sept ans contre quiconque voudra la prendre, fût-ce même contre Aimeri de Narbonne mon père ou contre mes frères » (p. 269). Charles embrasse Guillaume, le bénit et lui donne plein pouvoir pendant sept ans dans le royaume de France. Il veut même lui mettre la couronne sur la tête, mais Guillaume jure par le vrai Dieu qu’il ne la portera jamais ainsi, et se contente de la passer autour de son bras ; puis, après avoir reçu la bénédiction du pape, il se tourne vers