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cxiv
introduction

Louis, mais d’une manière tout autre que la chanson de geste ; d’après celle-ci, le jeune empereur est couronné en présence même de son père, au grand conseil que Charlemagne a réuni à Aix ; suivant l’auteur italien, Charles, dans l’assemblée qui se tient à Arles, désigne seulement son successeur Louis, qui ne sera couronné que dans sept ans, et lui donne un régent. Du reste, les deux versions sont tellement différentes qu’il est impossible d’établir un parallèle entre elles. Voici l’analyse du passage des Nerbonesi qui fait mention de notre légende ; on pourra la comparer au poème et se rendre compte de la désinvolture avec laquelle l’auteur italien a donné cours à son imagination :

Guillaume était encore à Pampelune (I, 242), lorsqu’une nuit, pendant son sommeil, lui apparut une dame vêtue de blanc, qui lui dit : « Abandonne les affaires d’Espagne et chevauche nuit et jour, jusqu’à ce que tu sois arrivé auprès de Charles, parce qu’il faut soutenir le royaume de France. » Guillaume obéit et vint à Arles, ad Arli de Bianco, où était Charles avec tous ses barons, « princes, ducs, rois, marquis ».

Cependant Charles avait réuni tous ses leudes dans l’église Sainte-Marie d’Arles ; il y avait fait venir son fils Louis, à qui il voulait laisser par testament les rênes du gouvernement. Là, après quelques paroles assez banales sur la vanité des choses de ce monde, sur la

    pubblicato per cura di I. G. Isola, vol. I (Collezione di opere inedite o rare dei primi tre secoli della lingua ; Bologna, G Romagnoli, 1877).