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cxii
introduction

retournerent en leur païs joieux et comptent de la paix de l’empereur, de la dame et de Louis le damoisel, qui puis fut chacié hors de Paris, après la mort Charlemaine, et recueilliz par Guillaume d’Orenge, le filz Aimery, qui puis donna sa suer en mariage a Louys, ainsy comme le livre sur ce fait [racompte], que ne puet mie l’istorien tout mettre avecq cestui, qui fine a tant, et, pour commencer le surplus, fauldroit venir au pere saint, qui trouva les payens en son pays et manda Guillaume en France pour lui aidier (fol. 378).

Les remaniements semblent donc se rapprocher de la famille en vers C. Ce n’est pourtant pas une raison de croire que les remanieurs se soient servis de la leçon de C. D’abord, dans C, comme je viens de le dire, Guillaume est à Aix, à la cour, lorsque les légats arrivent, tandis que, suivant les auteurs en prose, il est à Narbonne dans sa famille. En second lieu C, comme les autres familles en vers, ne place l’expédition en Italie qu’après le couronnement de Louis à Aix-la-Chapelle, tandis que les remaniements, d’après une rédaction que nous n’avons plus, mais que j’ai prouvé[1] avoir existé, met au premier rang la lutte de Guillaume contre Corsolt. Cette lutte, dans l’ouvrage en prose, est devenue on ne peut plus banale. Qu’on change le nom des deux champions et on ne verra plus à quel poème le prosateur songeait en écrivant : Corsolt n’est plus le champion du roi Sarrasin, c’est Corbault lui-même qui est le roi, comme Corsuble dans Ogier de Danemarche ; il n’est plus question de Gaifier, roi de Police, ni de sa fille ; enfin il n’est fait aucune

  1. Cf. page lxxxviii.