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CENT-QUARANTE-CINQUIÈME LECTURE.
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CENT-QUARANTE-CINQUIÈME LECTURE.
FÊTE MARITIME DE DWARAVATI.

Djanamédjaya dit :

Vénérable Mouni, tu viens de me raconter la mort d’Andhaca, et le triomphe de Siva qui rendit la paix aux trois mondes. Fais-moi le plaisir de me dire maintenant comment l’autre corps de Nicoumbha fut tué par le dieu qui porte le tchacra.

Vêsampâyana reprit :

Illustre Râdjarchi, tu possèdes la foi, et je puis te confier l’histoire du maître du monde, du tout-puissant Hari. Dwâravatî était devenue le séjour de l’incomparable Vichnou : cependant arriva le moment du pèlerinage maritime[1] au tîrtha, appelé Pindâraca. Le roi Ougraséna et Vasoudéva furent chargés de la surveillance de la ville : tous les autres partirent. Ils formaient des groupes différents : dans l’un brillait Balarâma, dans l’autre le sage Djanârddana, maître du monde, ailleurs les jeunes Yâdavas pareils à des Immortels. À la suite de ces nobles enfants de Vrichni, tous remarquables par leur beauté et leurs parures, venaient des milliers de femmes ; car depuis la victoire des puissants Yâdavas sur les Dêtyas, une foule de courtisanes s’était établie à Dwâravatî. Ces femmes, destinées aux plaisirs[2] de cette vaillante jeunesse, et accoutumées au faste et à l’humeur des Kcha-

  1. समुद्रयात्रा samoudrayâtrâ. On donne le nom d’yâtrâ à un jour de fête qui consiste en pèlerinage à un endroit sacré, ou en procession pour promener des idoles. C’est ainsi que la fête de Crichna, à jagannatha, est appelée Rathayâtrâ, parce qu’on fait sortir le char de ce dieu. Ces fêtes sont accompagnées de réjouissances, et de représentations dramatiques qui portent aussi le nom d’yâtrâ.
  2. L’expression sanscrite qui désigne cette espèce de femmes ressemble parfaitement à l’expression française : क्रीडानारी ou युवती crîdânârî ou youvati (lusûs puellœ).