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minalisme est une des plus importantes découvertes faites par Prantl[1]. Si Prantl désigne la direction d’Occam non par le mot « nominalisme », mais par le mot « terminisme » (d’après le terminus logique, principal instrument de cette école), sa pensée ne peut pas devenir une loi pour nous qui ne faisons d’ailleurs qu’effleurer ce sujet. Pour nous, le nominalisme ne représente provisoirement, dans un sens plus large, que l’opposition formée contre le platonisme par les philosophes qui ne voulaient pas que les universaux fussent des choses. Il est vrai que, pour Occam, ce ne sont pas des « noms », mais des et « termes », qui représentent les choses dont ils rappellent l’idée. Le terminus » est un des éléments du jugement formé dans l’esprit ; il n’existe nullement en dehors de l’âme, mais il n’est non plus purement arbitraire comme le mot par lequel il peut être exprimé ; il naît en vertu d’une nécessité naturelle des relations de l’esprit avec les choses. — Voir Prantl, III, p. 344 et suiv., particulièrement la note 782.

39 [page 198]. Prantl, III, p. 328. — La liberté de la pensée n’est réclamée sans doute que pour les propositions philosophiques (voir, dans le chapitre suivant, les observations sur la double vérité au moyen âge) ; mais comme au fond la théologie n’embrasse que le domaine de la loi et non celui de la science, la liberté est revendiquée ainsi pour la pensée scientifique tout entière.

40 [page 198]. Occam ne méconnaît nullement la valeur des propositions générales. Il enseigne même que la science a rapport aux universaux, non directement aux choses individuelles ; mais elle n’a pas rapport aux universaux proprement dits ; elle ne voit dans les universaux que l’expression des individus qu’ils embrassent. — Prantl, III, p. 332 et suiv., particulièrement la note 750).

41 [page 201]. Selon Prantl (Gesch. d. Logik, lll, p. 1), on ne saurait trop répéter que « la renaissance date en réalité, en ce qui concerne la philosophie ancienne, les mathématiques et les sciences naturelles, du XIIIe siècle, par la publication des œuvres d’Aristote et de la littérature arabe. »

42 [page 202]. Les faits qui s’y rapportent se trouvent en détail dans l’Averroès de Renan (ll, 2 et 3). Nous devons à Maywald un résumé de tout ce qui a trait spécialement à la théorie de la double vérité.

43 [page 203]. Versuch der Trennung von Theologie und Philosophie im Mittelalter. — Maywald, Lehre von zweif. Wahrh., p. 11. — Renan, Averroès, p. 219.

44 [page 203]. Maywald, p. 13 ; Renan, p. 208, qui donne, d’après

  1. Gesch. d. Logik in Abendlande.