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main. » Aux Juifs aussi on reprochait amèrement de ne vivre qu’entre eux et de haïr le reste des hommes. Lasaulx, Untergang des Hellenismus, p. 7 et suiv. montre combien cette manière de voir était profondément enracinée chez les Romains, en citant des passages semblables de Suétone et de Pline le Jeune. Ibidem assertions très-exactes sur l’intolérance propre aux religions monothéistes, et étrangère aux Grecs et aux Romains ; car, dès son début, le christianisme notamment se montra persécuteur. — Gibbon range parmi les principales causes de la rapide propagation du christianisme le zèle intolérant de la foi non moins que l’espoir d’un autre monde. — Quant à la menace des peines éternelles de l’enfer lancée contre tout le genre humain et à l’effet de cette menace sur les Romains, voir Lecky, Sittengesch., I, p. 366 et suiv.

10 [page 160]. Schlosser, Weltgesch. f. d. deutsche Volk, bearb. v. Kriegk IV, p. 426 (Gesch. der Römer, XIV, 7).

11 [page 162]. Pour les temps modernes, on peut rappeler l’évolution qui se produisit lorsque Voltaire popularisa le système du monde de Newton.

12 [page 163]. Comme détail intéressant, mentionnons que, dans l’orthodoxie mahométane, on a recours aux atomes pour rendre plus intelligible la création transcendante par un dieu placé en dehors du monde. (Voir Renan, Averroès et l’averroïsme, Paris, 1852, p. 80.)

13 [page 164]. Les néoplatoniciens exaltés, tels que Plotin et Porphyre, étaient d’ardents adversaires du christianisme, contre lequel Porphyre écrivit quinze livres ; mais au fond c’étaient encore eux qui se rapprochaient le plus du christianisme, et il est hors de doute qu’ils ont influé sur le développement de la philosophie chrétienne. Plus éloignés étaient déjà Galien et Celse (ce dernier platonicien et non épicurien, comme on le croyait d’abord, voir Ueberweg, Grundriss, § 65) ; les plus éloignés étaient les sceptiques de l’école d’Énésidème et les « médecins empiriques » (Zeller, III, 2, 2e éd., p. 1 et suiv.), surtout Sextus Empiricus.

14 [page 165]. Très-ancienne est donc aussi l’extension donnée aux noms d’ « épicuriens » et d’ « épicuréisme » dans le sens d’opposition absolue à la théologie transcendante et à la dogmatique ascétique. Tandis que l’école épicurienne (voir plus haut, p. 117) était de toutes les écoles philosophiques de l’antiquité, celle dont les doctrines étaient le mieux définies et le plus strictement logiques, le Talmud donne déjà le nom d’épicuriens aux Sadducéens et aux libres penseurs en général. Au XIIe siècle apparaît à Florence un parti d’« épicuriens » qui sans doute ne méritaient pas ce nom suivant l’acception rigoureuse où cette école le prenait, non plus que les épicuriens que Dante fait reposer dans des