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il n’apporte de textes, ne produit de documents nouveaux. Nous ne méconnaissons pourtant pas que, sur certains points de détail, notamment en ce qui concerne le matérialisme du XVIIe et du XVIIIe siècle, l’investigation sagace et patiente de Lange n’ait enrichi l’histoire de quelque fait nouveau. Les esprits curieux d’érudition sauront bien démêler et apprécier à leur valeur ces découvertes de notre auteur.

Mais sa véritable originalité n’est pas là. Il la faut chercher dans la discussion philosophique, dont l’exposition des doctrines est sans cesse accompagnée. Le livre de Lange est surtout une œuvre de doctrine et de critique.

Le second volume ressemble moins encore que le premier à l’histoire d’une école philosophique. Il porterait bien plus justement le titre d’histoire des théories scientifiques au XIXe siècle, que celui d’histoire du matérialisme. Mais si l’on songe que la cause du matérialisme est intimement associée à celle de la science, que le mécanisme est le fonds solide et durable de tous deux, on ne s’étonnera pas que les progrès de l’un servent à mesurer ceux de l’autre.

En résumé, le premier comme le second volume de l’ouvrage accusent bien, par la nouveauté de la forme et de la composition, l’originalité même du dessein poursuivi par l’auteur : éclairer le sens, le rôle et la valeur, et mettre à nu les faiblesses du mécanisme scientifique, par l’histoire des efforts qui l’ont conduit successivement à sa forme actuelle, des adhésions et des résistances qu’il a rencontrées, des témoignages où se sont accusées tour à tour sa fécondité et son impuissance.

Notre intention est de nous aider des indications éparses dans l’œuvre de Lange, pour reconstruire sa doctrine sur la