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est très faible, en France du moins, — à peine 0,5 % — pour les dépôts à vue.

C’est au dépôt qu’il convient de rattacher un certain nombre d’opérations que les banques pratiquent.

Les banques donnent à ceux qui ont des fonds chez elles des chèques avec lesquels ils peuvent payer leurs créanciers, leurs fournisseurs, etc. comme avec de la monnaie. Celui qui a reçu un chèque en paiement va en toucher le montant à la banque sur laquelle ce chèque a été tiré ; et il peut encore transmettre le chèque à une tierce personne, par un simple endossement.

En Angleterre, une sorte particulière de chèque est en usage : le chèque barré. Si le détenteur d’un chèque trace sur celui-ci deux barres transversales, ce chèque ne peut plus être touché que par un banquier ; et entre les deux barres on peut même indiquer nommément un banquier déterminé, qui seul, dès lors, pourra toucher le chèque. Cet usage du chèque barré protège les gens dans une certaine mesure contre le danger que les chèques soient détournés — celui en effet qui devra le toucher sera obligé de recourir à l’intermédiaire d’un banquier, lequel ne manquera pas de s’assurer de son identité —. Il a cette conséquence, dont nous reparlerons, que faisant parvenir entre les mains des banquiers des quantités considérables de chèques à loucher, ces banquiers peuvent alors procéder entre eux à des compensations.

Il y a des banques qui effectuent des virements[1]. Jadis toutes les banques faisaient de pareilles opérations : c’est que les virements ont été la forme rudimentaire de la lettre de change. Aujourd’hui les virements ont encore une grande importance ; mais ils ne sont guère opérés que par les banques les plus puissantes, celles qui comptent dans leurs clients une portion notable des commerçants d’une place. La Banque de France, qui est la banque de quantité de grosses maisons, et tout d’abord des autres banques françaises, délivre à ses clients des « mandats rouges » qui lui permettent d’éteindre, par de simples virements qu’elle effectue dans ses comptes, des créances très considérables.

Les banques, maintenant, se chargent de faire les recouvrements de leurs clients. Elles servent d’intermédiaires à ceux-ci pour toutes les opérations de Bourse. Elles gardent les titres, comme nous l’avons vu ; elles encaissent les coupons et dividendes ; elles garantissent aussi les propriétaires de ces titres, si ce sont des obligations, contre les risques de remboursement au pair.

Toutes ces opérations que nous venons de voir — sans parler de telles opérations actives que nous rencontrerons tantôt — se résument dans le

  1. Voir dans le Wörterbuch der V. l’article Giroverkehr, par Schanz (t. I).