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ces collines s’étend une prairie immense, boisée en ce temps-là de jeunes trembles et jeunes saules, mais aujourd’hui découverte, si ce n’est çà et là quelques bois qui sont un ornement. Cette prairie est arrosée par deux rivières : la Burntout et la Carrot. À 30 milles plus au Nord coule la belle rivière Saskatchewan, rivière à laquelle on pourrait fort bien donner le nom de « fleuve ». En 1916 toute cette partie du pays qui court de la rivière Carrot jusqu’à la Saskatchewan était un vaste champ de saules parsemé de bouquets de trembles : aujourd’hui c’est la prairie presque nue, qui s’allonge à perte de vue, et que fouille de jour en jour la charrue. Et cette prairie est si peu accidentée qu’elle vous semble de loin aussi unie qu’une table.

C’est près de la rivière Carrot que Placide Bernier avait, en 1910, pris son homestead, c’est-à-dire 160 acres de trembles et de saules. Mais le sol y est d’une richesse sans pareille : une couche d’humus noirâtre variant d’une épaisseur de 10 à 18 pouces et reposant sur un lit d’argile grise et légère.

Si en 1916 le pays n’était pas en-