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en labour d’été.

Dans ces circonstances M. Moore croyait avoir le droit et le juste droit de reprendre son bien sans plus.

Il avait encore dit à Placide :

— Vous voyez, monsieur, que je n’y gagne rien ; vous n’avez pas fait les labours d’été que vous étiez tenu de faire, et cette année, forcé que je serai de labourer dans l’été 175 acres, je retirerai de ma terre à peine de quoi suffire à la subsistance de mes animaux.

Plaide ne pouvait se rebeller. Il était bien obligé de se soumettre aux rigueurs de la loi. Pourtant il voulut demander un délai, une autre année… une autre chance. M. Moore fut infléchissable.

En s’en allant il avait dit :

Je veux rentrer sur ma ferme et dans ma maison le 15 avril : mon avocat, du reste, vous en donnera avis demain.

Qu’en il s’en fut allé, Placide et Flore se regardèrent avec des larmes aux yeux.

Ils se voyaient chassés !…

Eux qui s’étaient accoutumés comme les maîtres de cette ferme ! C’était leur domaine ! Plus que cela,