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ment souffla Placide avec allégement.

Lui, sa femme et l’employé regardaient le ciel dans une attente faite d’espoir et de crainte.

Mais l’orage roulait là-bas vers l’Est…

On entendait le tonnerre gronder d’une voix redoutable. Le soleil rayonnait et brûlait.

Mais voici que Placide et sa femme ont tout à coup pâli et instinctivement se sont serrés l’un contre l’autre.

Car le vent vient de tourner et souffle maintenant du Nord avec violence. Le tonnerre roule, éclate avec fracas. De fulgurants éclairs sillonnent, coupent, déchirent les nues noires, et le vent hurle.

On entre dans la maison, craintifs, tremblants.

On regarde toujours ce ciel affreux.

Le soleil a disparu. Et voici qu’il fait presque noir.

Dans le lointain on peut entendre comme un soulèvement de vagues en furie.

Que va-t-il arriver ?

Ah ! quel soulagement pour Placide et sa femme… des nues c’est de l’eau qui tombe :

Ah ! il ne grêlera pas !…

Erreur, faux espoir !

Voici quelques petits grains de grêle qui, mêlés à la pluie, viennent ricocher et crépiter contre les carreaux des fenêtres.

Le temps était noir, et il s’éclaire tout à coup…

Puis les petits grains de grêle se multiplient, se centuplent, mais ils grossissent aussi !

S’ils grossissent… Vlan ! une vitre éclate au choc d’un caillou de glace quasi gros comme le poing ! Et voilà une avalanche de ces cailloux de glace qui s’abattent de toutes parts avec un fracas d’enfer ! Tous les carreaux des fenêtres volent en éclats. Et les cailloux tombent sans cesse par millions et millions et ils sont si lourds à leur nombre que la toiture de la baraque va