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Il avait été assez chanceux aussi de ravoir son engagé de l’été d’avant. Les semailles se firent dans de meilleures conditions atmosphériques et autres que celles du printemps de 1910. Cette saison-là la pluie ne manqua point. À la fin de juin déjà tout indiquait une récolte formidable. Car du blé épiait avec le signe de l’abondance. Seulement après ces pluies — le plus souvent des orages violents — de terribles coups de soleil s’abattaient sur la terre. On parla de rouille dans le pays environnant. Placide n’en avait pas découvert encore dans ses champs. Mais si le temps continuait ainsi, on pourrait s’y attendre et surtout sur les labours d’été où le blé poussait si dru et si haut qu’on ne pouvait passer dedans sans l’écraser.


Vers ce temps un agent offrit à Placide une assurance contre la grêle à une moyenne de dix dollars de l’acre. À ce compte la prime à payer était énorme, quoiqu’il y eût avantage à ne payer cette prime que moitié sur-le-champ et moitié à l’automne. Placide, forcé d’écono-