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UN CŒUR FIDÈLE

Il la regarda, réjoui, les yeux agrandis et brillants, comme quelqu’un qui vient de trouver l’objet rare qu’il cherchait. Il s’assit et regarda de nouveau Marie ; il la buvait des yeux. Et craignant de paraître trop osé, il ajouta, d’un air mystérieux, mais assez significatif :

— Quand ça fait huit ans qu’on est veuf, on peut bien regarder les filles !

— Vas-tu finir tes jours comme ça ? demanda Gros-Jean.

— Non, je pense pas. J’ai quasiment envie de me marier c’t-automne. Vivre seul c’est pas une vie, puis une maison sans femme ça marche pas. Dans les premiers temps je pouvais pas penser à prendre une autre femme ; les souvenirs étaient encore