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UN CŒUR FIDÈLE

blaient tour à tour, ainsi que le souvenir du mort qu’elle avait aimé.

Mais il ne lui pardonnerait pas, il lui en voudrait dans sa tombe si elle vendait la terre. Elle se rappelait qu’il avait dit plusieurs fois devant elle à l’heure des récoltes : « Ma terre, j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux ; je la vendrais pas pour tout l’or du monde ! »… Non, il ne lui pardonnerait pas de s’en défaire, de la vendre, de l’abandonner à des mains inhabiles, qui peut-être la laisseraient dépérir.

Pour conserver son bien, il faudra donc tôt ou tard qu’elle se remarie. Et si elle se remarie ce sera avec Jean Beaulieu. Elle ne devait pas le laisser partir. Elle se marierait avec Jean Beaulieu. Que cette pensée avait pour elle de tristesse et