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UN CŒUR FIDÈLE

Mais l’heure avançait, et la nuit avec elle. Dehors tout s’était tu. Les nids, les bois, tout était silencieux.

— Je m’en vas, dit-il, enfin. Si je repars pour les États, on se reverra plus…

Il se leva, elle le suivit jusqu’au-delà du seuil de la porte.

La lune montrait son arc doré au-dessus des champs. La grange entr’ouverte était inondée de clarté nocturne. Par instants les bois semblaient s’éveiller. Le rossignol lançait un cri d’amour. Une feuille sèche et rougie se détacha comme une flèche et tomba sur le sol, dans l’herbe verte : Image de la fragilité des choses, de la longue souffrance, de la lente mort dont la vie est faite. Bientôt, si la jeune femme ne par-