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UN CŒUR FIDÈLE

lamentait comme une bête blessée qui souffre. Puis, la plainte diminua, et enfin, elle cessa tout à fait. Mais sa pensée était complètement éteinte : elle fut dès lors en tout pareille à une enfant.

La neige se mit à tomber sans répit : c’était bien l’hiver, cette fois, c’était l’hiver sans perspective de printemps dans le cœur de Marie. Seule, toute seule dans cette maison immense ! La « Noune », après plusieurs mois de survivance toute animale s’éteignit à son tour, loque humaine qui ne rappelait rien du bien-aimé disparu.

Après avoir réglé les affaires les plus importantes, Marie se remit machinalement à son ouvrage, sans trop savoir pourquoi. Elle filait, à certaines heures, mais