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UN CŒUR FIDÈLE

breux ; ce furent des témoignages sans fin de la plus profonde sympathie. Après les veillées funèbres, Marie dut dire un dernier adieu à celui qui était son unique soutien. Elle prit le long voile noir du veuvage.

La Noune n’avait pas compris tout de suite le malheur qui la frappait. Tant que le mort était resté exposé dans le salon, au milieu des draps blancs, elle crut que son frère dormait, revêtu de ses habits du dimanche.

Mais quand elle vit qu’on l’enfermait dans une boîte noire que plusieurs hommes portaient religieusement, elle comprit enfin qu’il n’était plus. Sans une parole, sans une larme, elle s’assit dans sa chaise à sa place ordinaire, et sa douleur s’exhala dans une sorte de plainte bestiale. Elle se