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UN CŒUR FIDÈLE

jamais à la traire comme les autres, et Landry finit par la vendre au boucher.

Plus Marie regardait la folle plus elle lui découvrait de ressemblance avec la « Rouge ». Elle trouva ainsi une raison pour ne pas trop s’attrister de cette laideur qu’elle devait avoir sous les yeux, chaque jour.

Elle lui apprit à se rendre plus utile. Au printemps quand il fallut tondre les moutons c’est la « Noune » qui monta au grenier chercher les gros ciseaux suspendus aux longues fiches de fer. Une fois que les moutons avaient les pattes attachées, c’est elle qui les tenait sur la planche pendant que Marie et Eusèbe faisaient tomber l’épaisse toison. La laine grisâtre, lourde de sueur, encore tiède, s’amoncelait