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UN CŒUR FIDÈLE

survivre, chante dans les violons, les soirs des noces…

Il était trois heures du matin quand Eusèbe Landry fit monter sa femme dans sa voiture pour regagner son logis. Il la souleva sans peine à bras tendus et la trouva légère comme une enfant. Il s’assit près d’elle, prit les guides de la main droite, et, de son bras gauche, l’enlaça avec tendresse, l’attirant à lui dans une étreinte aussi forte que douce. Ils firent, en silence, serrés l’un contre l’autre, le long trajet qui les séparait de leur demeure. Il ne faisait pas jour encore, mais la nuit était claire et l’on voyait de loin la route comme une traînée pâle dans le vert sombre des terres. Une vapeur transparente, légère comme un voile, recouvrait les colli-