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UN CŒUR FIDÈLE

sans fin. Mais le mari, quand il le verrait à côté d’elle, bien sûr qu’il se mettrait à le détester terriblement ! Non, il ne pourrait jamais supporter de les voir sortir ensemble de l’église, tous les dimanches, et de les voir passer, bras dessus bras dessous, les jours de fête ! C’était mieux de partir, bien sûr que c’était mieux. Il n’avait pas de raison pour en vouloir à cet homme, mais il allait le haïr, ce serait plus fort que lui. C’était décidé. Il partirait la nuit, en cachette, et le lendemain il écrirait à son père pour lui expliquer la chose.

— « Ce sera dur pour le père, songea-t-il, lui qui aime tant sa terre. Il se fâchera. Mais, après tout, le mal n’est pas si grand, puisque la récolte est faite, et pour les autres années, Lisée sera devenu un homme