Page:Lamontagne-Beauregard - La moisson nouvelle, 1926.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
LA MOISSON NOUVELLE


L’ARTISTE

« J’ai chanté dans le noir.

Ma chanson s’éleva dans l’ombre, et la première.

C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière ! »"
Edmond Rostand




Seul, dans l’humble foyer d’où ton rêve s’envole,
Loin de ces lieux secrets où l’on pille, où l’on vole,
Sur des feuillets jaunis tu demeures penché,
Dans l’âpre acharnement du travail ébauché.
Tandis que l’argent luit dans les mains de la pègre,
Tu songes, tu pâlis, sans feu, sans pain, intègre,
N’ayant pour tout trésor que le rayonnement
De ta noble pensée et de ton saint tourment !