Page:Lamontagne-Beauregard - La moisson nouvelle, 1926.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
LA MOISSON NOUVELLE


Et les chuchotements, les rires, les tendresses
Flottent dans l’air. Le soir est imprégné d’amour.
Les esprits vont semant en secret les ivresses
Et des serments la nuit prépare le retour…

Les couples, deux à deux, s’en vont dans le silence :
Leurs lèvres pour parler ne s’ouvrent au’à demi :
Leur pas s’appesantit de douce nonchalance ;
Les amants d’autrefois dans leur tombe ont frémi !

O couples de jadis qui, par des soirs semblables,
Savouriez les serments dont vous étiez liés,
Ces instants éternels, ces moments adorables,
Non, vous ne pouvez pas les avoir oubliés !…