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LA MOISSON NOUVELLE


Forêts du Nord et monts de Gaspésie,
Bois ou bosquets vous êtes poésie ;
L’amour vous cherche, et l’idéal humain
Dans vos clartés découvre son chemin ;
Et quand la nuit chante dans vos ramures
Les couples, dont les mots sont des murmures,
Prennent, rêveurs, vos sentiers ignorés.
Bois adorés !

Tout ment hélas ! tout s’effondre, tout passe,
Au fond du cœur le beau rêve trépasse,
Et les chemins sont pleins d’ombre et de peurs ;
Vous seuls, ô bois, vous n’êtes pas trompeurs !
Vous conservez toujours même visage,
Même sourire et même paysage,
Même douceur pour nos yeux éplorés,
Bois adorés !